Def : La jupe est un vêtement
unisexe portée au niveau des hanches, de la taille ou plus haut. Elle
couvre la totalité ou seulement une partie du bas du corps, sans
division pour chaque jambe.
Présente dans toutes les
cultures depuis l'antiquité, la jupe peut être portée par des hommes
mais reste presque exclusivement féminine.
A t-elle toujours
été un vêtement féminin ?
La jupe, qui existait
pourtant bien avant l'invention du mot au XI ème siècle, provient de l'arabe « djoubba » qui désigne une sorte de robe que
portait le prophète.
Dans l'Antiquité, les
Romains et les Grecs, portaient des habits semblables à des jupes.
La tunique ou la toge étaient destinées aux hommes tandis que le
péplos et le chiton étaient pour les femmes.
En Egypte, la population
porte une pièce rectangulaire en lin avec des plis.
Vêtement « barbare », le pantalon s'installe pourtant progressivement à travers la population masculine. En effet, en contact des peuples Germaniques et Celtes qui avait adopté ce type de vêtement, il commence à se populariser d'abord chez les soldats romains.
Et tandis que les religieux
porte la robe longue, les tuniques des hommes se raccourcissent
tandis que les femmes conservent leur longueur.
Enfin, le pantalon prend se
place dés l'an mil à la fin du Haut Moyen-Age.
Symbole d'une domination
masculine ?
C'est écrit dans la bible,
une femme ne peut s'habiller en homme et inversement. Il s'agit d'une
loi morale. Jusque dans les années 60, un prêtre pouvait refuser
la communion d'une femme portant le pantalon. Les pouvoirs publics
font de même dans le but d'introduire une hiérarchie vestimentaire.
Ainsi, en 1800, une ordonnance de la préfecture de police interdit
aux femmes de se « travestir ».
Tandis que l'homme s’octroie
des vêtements plus faciles à porter, la femme porte des multiples
jupons et d'énormes jupes contraignantes.
Comment est elle devenue
l'objet d'émancipation ?
Au cours du XIX la coupe
des vêtements se modifie. La jupe étroite prend de l'ampleur pour
atteindre une taille spectaculaire dans les années 1860. Fioritures
et drapés viennent recouvrir les paniers. Le mouvement est limité,
le vêtement devient contraite.
Durant la Belle époque,
les femmes ressentent l'envie de réformer leur style vestimentaire.
Le corset est un fardeau dont il faut se débarrasser tandis que la
jupe s'efforce de ne plus trainer par terre, elles s'élèvent dévoilant
le début d'une cheville et s'amincit considérablement. Le bilan
reste cependant mitigé. En cette fin du XXème siècle, la peur du
changement freine encore le progrès.
L'ourlet se raccourci
réellement pendant les Années Folles (au genou en 1925). On connait
tous cette « garçonne », personnification de la décadence
qui ose les cheveux courts et les pantalons.
Les jupes
sont fluides et
libérées de tous jupons ou fioritures qui contraindrait le mouvement. La
femme s'affirme, s'amuse, devient libre et libertine tandis que sa
féminité joue subtilement avec le masculin. La jupe est
l'instrument d'une mentalité qui change et évolue.
Avec le « New Look »
de Christian Dior, la jupe étroite se reféminise et prend de
l'ampleur. Elle est synonyme de sophistication et d'élégance.
L'aboutissement de cette
libération se concrétise avec l'apparition de la minijupe au milieu
des années 60.